•  

     

    Avertissement
    J'ai fait le choix d'appeler Clio par le nom qui est le sien dans la série originale: Meeme

     


     Prologue


    PrologueJe suis née sur la planète Jura, il y a longtemps déjà. 

    Je ne sais plus vraiment quand.

    Le temps s'est arrêté pour moi quand l'homme à qui j'ai voué ma vie a rendu l'âme dans mes bras; quand Albator a rejoint son ami Toshiro.  L'Atlantis demeure depuis sous la vigilance de son capitaine, de son concepteur et de votre humble servante.

     Terriens, dormez en paix.  Nous continuerons de veiller sur vous.  Ne vous fiez pas à mon air juvénile. D'où je viens, Saturne ne nous atteint pas.

    D'où je viens, le temps conserve ce que chez vous il abîme. Sur Jura, nous ne mourions qu'accidentellement ou bien nous nous laissions mourir. 

    Cette promesse d'immortalité ne permit pourtant pas à mon peuple de survivre à l'un des plus odieux massacres de l'univers.  Ma planète était réputée pour la variété de sa flore et sa végétation luxuriante.  Elle fut anéantie par l'armée des Sylvidres et offerte en guise de jardin à la gloire de leur reine: Sylvidra.  
    Irradiées par les terribles armes nucléaires des Sylvidres, nos plantes mutèrent.  Elles devinrent bientôt gigantesques et s'en prirent à ceux de mon peuple qui avaient survécu à l'invasion de ces êtres diaboliques. J'aurais fini comme eux si Albator ne m'avait porté secours et emmenée avec lui.


    Je m'appelle Meeme, dernière survivante de la planète Jura. Sans l'intervention d'Albator, je ne serais pas en train de vous raconter mon histoire, pas plus que vous ne seriez en mesure d'en prendre connaissance.

    Certes, les valeureux membres d'équipage de l'Atlantis qui eurent la chance de revenir sur Terre en vie vous ont fait le récit des effroyables épreuves que nous avons eu à surmonter et vous n'ignorez rien des stratagèmes machiavéliques mis en oeuvre par les Sylvidres pour venir à bout de notre acharnement à défendre votre planète bleue.

    Leurs témoignages ont pour vous aujourd'hui autant de poids que vos anciennes légendes dont ont ne sait trop où commence la vérité, où s'achève le mythe.

    Quel esprit habile concevrait qu'une poignée d'hommes et un navire de guerre, aussi sophistiqué soit-il, aient pu survivre aux assauts de milliers de vaisseaux ennemis?

    Y crurent les fils de la Terre naturellement portés au mysticisme.  Ces derniers élevèrent Albator au rang des dieux, tandis que les plus sceptiques d'entre vous ne tardèrent pas à minimiser nos exploits, n'hésitant pas, les années aidant, à l'inculper pour imposture. 

    Peuple de la Terre, j'ai maudit vos aieux pour avoir condamné à l'exil les plus dignes de vos hommes. Quand la menace des Sylvidres s'est éteinte sur les ruines de vos villes, vous les avez acclamés en héros devant les canons encore fumants de l'Atlantis.  Avec vous et vos esprits enfin éveillés, ils ont fait repousser les fleurs sur les cendres de votre planète dévastée. Puis, discrètement, ils se sont retirés.

    Le temps implacable a eu raison d'eux tous, comme il a eu raison de l'homme que j'aime. Mais il n'est pas un jour où je ne pense à eux:  Docteur Zéro, Alfred, Ramis, Nausicaa...
    S'il existe une planète pour les anges, un jour, nous nous retrouverons et nous la défendrons ensemble contre les forces de l'ombre, comme autrefois, sous la bannière de la liberté. 

    Meeme, Diurnis 60, 3056

     

    Texte © 2001 Géraldine Feuillien / SABAM Dépot n°4919/2001
    Images © 1978 Leiji Matsumoto / Tôei Company

     





    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique